STOP A LA LOI DU SILENCE

mercredi 30 août 2017

Débat sur l’inceste : Support Projection du film L’OMBRE DU DOUTE




A cette époque, lorsque j’étais Coordonatrice Départementale à l’Enfance Maltraitée, j’avais organisé une soirée débat dans un cinéma de LIEVIN. La justice, la police, l’Education Nationale, un médecin Pédo-Psy et des travailleurs sociaux étaient réunis pour débattre sur l’INCESTE. Le film choisi était L’OMBRE DU DOUTE, sorti en 1992, réalisation et scénario de Aline Issermann.




Résumé :  La famille Leblanc est une famille comme les autres. Jean et Marie ont deux enfants : Alexandrine, douze ans et Pierre, le petit dernier. Un dimanche, à la campagne, Alexandrine fait sa mauvaise tête, peut-être par crainte de son père. À l'école, les résultats sont décevants. Aujourd'hui pourtant, Gabrielle, l'institutrice, est satisfaite de la dissertation d'Alexandrine, élève habituellement timide et rêveuse. Gabrielle s'inquiète cependant des difficultés scolaires qu'elle rencontre et qui pourraient cacher des problèmes familiaux. Elle s'en entretient avec sa jeune élève et avec son père. Mais celui-ci ne veut rien savoir.
 Alexandrine finit par se confier : son père s'est livré à des attouchements sexuels sur elle. Gabrielle conduit l'adolescente à la gendarmerie, où on enregistre sa déposition. Ses déclarations bouleversent, non seulement son institutrice, mais aussi ses copines de classe, ses parents et ses grands-parents. Jean et Marie sont entendus par les gendarmes. Pour eux, les accusations de leur fille sont de pures divagations. Confrontée à sa mère, Alexandrine se rétracte.
 Le doute subsiste cependant. Sophia, une éducatrice, est chargée du dossier. Alexandrine réitère ses propos. Marie ne sait plus qui croire. Une nuit, Jean sort de la chambre de Pierre. Alexandrine s'enfuit avec son petit frère. Alexandrine trouve en Sophia une véritable confidente. Le juge d'instruction interdit à Jean de voir sa fille pendant quelque temps. Mais il ne respecte pas l'interdiction. Comme tétanisée par la présence de son père, Alexandrine souffre d'anorexie.
 C'est le grand déballage... Pour l'avocat de Jean, sa fille divague. Toute la famille, réunie par les thérapeutes, en profite pour “laver son linge sale” et vider les vieilles rancœurs accumulées depuis des années. Sophia est persuadée que l'enfant dit la vérité, ce qui agace Marie, qui aimerait tant que tout redevienne comme avant.
 Au procès, un avocat défend Alexandrine. Jean finit par avouer. Il est condamné à la prison. Son épouse se voit infliger une peine avec sursis, sanctionnant sa passivité. Jean est prêt à payer, mais il supplie qu'on l'aide pour effacer les sévices que lui avait fait subir son père autrefois.


Petite Anecdote. Le Directeur Général Adjoint m’a fait la surprise d’être présent. Et je n’ai pas su réagir. Le cirage de pompes s’imposait et je n’ai même pas été foutue de saluer sa présence. C’est à partir de là que mes relations avec la Direction se sont lourdement altérées. Le processus pour mener à quitter la Direction de l’Enfance s’est alors lourdement enclenché. J’ai tenu deux ans dans une atmosphère très lourde puis j’ai dû quitter mon poste.

Cette soirée débat fut particulièrement intéressante car des travailleurs sociaux, à la police, à la gendarmerie, à l’Education Nationale, au Procureur de la République, chacun expliquait la difficulté à gérer ce genre de révélation, d’autant qu’il n’est pas rare que l’enfant revienne sur ses déclarations (cédant à la pression de la famille). 

Le génie d’Aline ISSERMANN était d’avoir bâti son histoire dans une famille bourgeoise largement connue et appréciée.
On ne peut rester indifférent à ce film, magistralement interprété par le grand BASHUNG.

Rien n’est oublié dans ce film. A la fin, on découvre que M. LEBLANC a lui-même été victime durant son enfance, par son propre père.

Cette reproduction des maltraitances subies n’est heureusement pas une généralité, c’est néanmoins une réalité qu’il est nécessaire d’aborder. 

D’autant qu’avant, à l’époque de l’enfance du père, on ne parlait pas de ses choses là, il existait une chape de plomb au sein même des familles qui anéantissait l’enfant victime.



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