STOP A LA LOI DU SILENCE

mardi 19 juillet 2016

Voyage sans toi



Mon amour, j’ai pris la route jusqu’au Luxembourg
J’étais pressée tu comprends de faire la connaissance d’Alexia
Notre nouvelle petite fille est adorable
Magnifique bébé rosé aux cheveux noirs
A la bouche chercheuse d’un biberon dont elle se délecte
Un petit rot puis le repos après un change
Elle sent bon de cette odeur délicieuse qu’ont les bébés
Elle n’aime pas être sale et elle pleure si jamais…
La couche est vite changée pour le bien être de ce petit ange.
Je te raconte tout, dans nos conversations à nous
Tu es toujours présent, tu partage avec moi ce bonheur
Donner la vie tient du miracle, offrir un foyer où l’amour s’exprime dans chaque geste
Tient de la quête absolue du bonheur à offrir à cet être tout neuf 
Je suis admirative de tant de perfection qui sera le cadre de ton évolution
Mon enfant, mon amour, prend tout ce qui crée le bonheur
Mon enfant, mon amour, parcours ta vie en croyant à l’amour
L’amour est don de vie, l’amour est bouclier et te protégera toujours
Pour toi Alexia, Papy et mamie veilleront sans relâche
D’où que nous soyons, nous seront avec toi c’est promis.



mercredi 6 juillet 2016

CELINE FABRE: comment décrire sa tendre enfance ?

Décrire la tendre enfance de ma petite Céline, j’avoue que cela m’est particulièrement difficile. Ma puce était un bébé de césarienne et elle dormait beaucoup dans les premiers temps. Elle a marché très jeune et je me souviens que je devais courir après elle pour lui donner le biberon.
Je n’ai pas de souvenir de mon mari dans la prime enfance de mon enfant : il était très absent. En fait, nous menions mes enfants et moi une relation pleine de tendresse, de chansons et de rire.
Par contre, il faut que je vous dise : Céline a été conçue dans la période trouble du noël 1982. Comme chaque période de fêtes mon mari était souvent ivre dans les réunions de famille. Lorsqu’il était ivre, mon mari me prenait sans ménagement et notre enfant n’est pas issu de la relation amoureuse d’un couple, mais d’un viol sauvage et douloureux qui m’a fait envisager l’avortement.
Je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de cette démarche, par conviction religieuse. Et à sa naissance, j’ai eu la joie d’accueillir cette petite fille dont j’avais la quasi exclusivité puisque mon mari se désintéressait de nous et vaquait à d’autres occupation beaucoup plus distrayantes avec sa collègue de travail qui occupait une large partie de ses soirées. Cette relation extra conjugale avait commencé alors que j’étais enceinte de Laurent et j’en ai été extrêmement jalouse et mortifiée.
Notre histoire a réellement basculé lorsque j’ai eu la faiblesse de répondre aux avances d’un voisin. Cet homme vivait seul depuis que sa femme l’avait quitté, emportant tout dans la maison. Je le savais si malheureux que nous l’avons amicalement accueilli chez nous. Gérard, mon mari l’avait pris en amitié et ils faisaient ensemble de longues balades à vélo. Et puis, il y a eu ce soir maudit de février 1984. Il était venu manger chez nous avec sa mère. J’étais sorti au garage pour chercher le vin et il m’avait suivi. Il m’a pris dans ses bras et je ne l’ai pas repoussé. Il m’a embrassé et j’ai répondu à son baiser. Toute la soirée, j’ai été mal à l’aise, évitant tout nouveau contact avec lui et m’efforçant de ne rien laisser paraître du trouble qui m’avait envahi.
Mais je ne sais rien cacher, je ne sais pas mentir. Je me rendais malade de ce qui s’était passé alors j’ai commis la plus terrible erreur de ma vie. J’ai tout dit à mon mari. Plus tard, j’ai même écrit à la mère de cet homme pour m’excuser de l’éviter parce que par la même occasion je risquais de rencontrer son fils.
Les jours, puis les mois qui ont suivi m’ont semblé idylliques. Mon mari s’était rapproché de moi. Peut-être avait-il eu peur de me perdre. Je me souviens même avoir béni cette jalousie soudaine car enfin renaissaient entre nous les relations d’un couple aimant.
Mais c’était mal connaître cet homme. Il s’est mis à tout contrôler dans ma vie ; s’assurant que j’étais bien au travail, contrôlant le kilométrage de ma voiture, fouillant mon sac, vérifiant mes contacts téléphoniques… Les crises de jalousie prenaient au fil du temps de plus en plus d’ampleur et sa violence s’exerçait de plus en plus, contre moi uniquement jusqu’à ce jour terrible où il m’a battu. C’était en août 1985. Mes enfants ont malheureusement étaient témoin de cette scène. Ils avaient alors 4ans et 2ans. Je n’ai pas porté plainte, seul mes parents et mes beaux parents m’ont vu le visage tuméfié, pas d’autres témoins puisque c’était alors la période de mes congés annuels.
La violence qui s’était installé dans notre couple rejaillissait sur nos enfants et surtout sur Céline. Je me demande si ce n’est pas dés ce moment là qu’il a eu des doutes pour sa paternité. Et pourtant, je n’ai pas d’autre père (ou plutôt géniteur) à proposer à mes enfants. Dans ma conception chrétienne, les liens du mariage sont sacrés.
Céline est devenue son bouc émissaire. A chaque fois qu’il s’adressait à elle, c’était en hurlant. Il n’avait que des reproches et des vexations à son égard. Un jour, il l’a même enfermé dans la cave, dans le noir sans que j’ai eu le temps d’intervenir. Je me suis jetée sur lui et si j’ai reçu des coups ce jour là, lui aussi en a reçu. Quand je suis parvenue à libérer mon enfant, il est parti en claquant la porte. De ce jour là, Céline était terrorisée lorsque son père s’approchait d’elle. Elle avait une cachette dans une armoire de la salle de bain où elle allait se réfugier.
Lorsque je parle de vexation, je parle de ses propos : bonne un rien, fainéante, grosse vache…et j’en passe.
C’est difficile pour moi de revivre cette longue période de terreur que fut ma vie et de me rendre compte à quel point il la détruisait à petit feu, à quel point elle se détestait d’être cette bonne à rien, cet être méprisable…J’avais beau la rassurer, lui dire à quel point elle était belle, intelligente, sensible. Combien de fois elle m’a dit : papa a raison, je ne ferai jamais rien de ma vie…
C’est lorsque toute cette violence a commencé à exploser, c’est lorsque mes enfants étaient petits que j’aurai dû divorcer.
En fin d’année 2004, mon beau père, père de Gérard trouvera la mort. Mes enfants étaient présents au funérarium et ma fille fut, en ce lieu de recueillement, victime des insultes de son père.
Ma belle famille fut à mes cotés aux funérailles de Céline.
Quelques mois plus tard, ma belle mère nous quittait également, rongée par le chagrin.
 


dimanche 3 juillet 2016

LE CRABE



Crac fait la petite moule sous la dent
Beurk, c’est quand même écœurant
Mais elle n’y peut rien la petite moule
Petit crabe malsain tu nous saoules

Sommes-nous comme cette petite moule ?
Que le crabe attaque comme un pitbull
S’acharnant sur le genre humain
Qui souffrira tous les examens
Pour découvrir quel est sa cible
Et ce qu’il ciblera demain
Parasitant de façon horrible
L’ordre harmonieux du corps humain.

Des chercheurs s’échinent à trouver des remèdes
Des malades s’épuisent à subir des thérapies
Tout ce petit monde s’active sans répit
Pour combattre ce monstre de maxillipèdes
Qui mastique à foison les cellules saines
Creusant un boulevard aux cellules malsaines.

Pourtant des mois plus tôt, tu ne ressentais rien
Tu faisais des rêves, pour les réaliser le lendemain.
Tu avais la vie devant toi, tu te portais bien
Perfidie de l’Alien qui en toi se développait serein.
De l’ablation aux prises de sang
Aux IRM, à la chimio, aux radiothérapies
Une rémission annoncée, et puis…
Dieu qu’il fut court le temps du répit
Avant l’issue fatale qui t’ôtera la vie.

Crac fait la petite moule sous la dent
Beurk, c’est quand même écœurant
Crabe qui se glisse dans le mollusque en vie
Pourvu de coquilles qui sont ses garanties.

Toi tu n’avais pas même un bouclier
Intrépide et placide je t’admirais toujours
Tu restais calme, rien ne pouvait t’ennuyer
Tu savais réagir même face à aux vautours.
Me voici seule, je suis perdue sans toi
Tout me paraît insurmontable
Me voici seule depuis déjà deux mois
La vie est devenue insupportable.

JUSTE BEAUCOUP D’AMOUR



Parler de toi Jean-Luc, c’est parler de l’amour noble et sans faille qui nous a soudé
Parler de toi c’est parler des événements sombres qu’ensemble il a fallu affronter 

Parler de toi Jean-Luc c’est parler de ta force face à l’adversité
Parler de nous Jean-Luc c’est parler de la grande faucheuse qui nous a tant fait pleurer

Parler de nous Jean-Luc c’est parler des départs qui nous ont fait craquer
Parler de nous Jean-Luc c’est regarder le ciel et compter les étoiles qui nous chérissaient

C’est parler de Bernadette, de Colette, d’Alain, de Claudette, de Céline et de tant d’autres encore
C’est parler de nos craintes, c’est parler de nos maux en affirmant que nous étions plus forts

Dieu merci c’est aussi parler de nos joies et de notre fierté
Pour nos enfants qu’ensemble nous avons tant admirés

C’est parler d’eux encore, des bonheurs accordés
C’est parler de nos petits enfants, du soleil qu’ils ont fait briller

C’est parler de leurs jeux, c’est parler de leurs rires et c’est s’en abreuver
Parler de toi Jean-Luc c’est parler de la vie que tu m’as appris à aimer

C’est parler de notre couple jour après jour consolidé
C’est parler de ton calme qui a su m’apaiser
C’est parler de ta tendresse qui a su me rassurer
Parler de toi Jean-Luc c’est dire haut et fort à quel point tu m’as comblée

Je ne veux pas parler de la maladie et des souffrances qu’il a fallu supporter
Nous avons persisté ensemble, chaque instant, avec témérité

En novembre nous avions vraiment cru que nous avions gagné
Et je t’ai vu te battre, éviter de te plaindre pour me rassurer

Caro, Guillaume, Renée, Annabelle avec moi sont restés
Il n’est pas un instant où tu aurais pu te sentir abandonné
Repus de cet amour tu t’es endormi pour ne plus te réveiller

La faucheuse a sévi mais elle n’a pas gagné
En nos cœurs pour toujours tu seras à jamais.

Pas de pleurs, je me meurs !



Je me sens comme une cocotte minute prête à exploser
Dites au constructeur là haut qu’il a oublié la soupape de sécurité

Ma poitrine, jour après jour, se resserre comme dans un étau
J’ai mal, je suffoque, je faiblis, je blêmis, comment décrire ces maux ?

Ai-je donc tant souffert que je ne puis aujourd’hui exprimer ma souffrance ?
Ai-je donc tant pleuré que la source, désormais tarie, se joue des apparences ?

Mes yeux demeurent secs et pourtant se mouillent à la première réflexion
Furtivement je m’essuie, furtivement je me détourne, c’est cela la renonciation

Je ne suis plus moi-même, je ne suis qu’une image, tête haute et sans faille
Aucun mot, pas d’expression sur mon visage, nul ne doit savoir que je défaille

Renoncer d’être moi. Renoncer de crier mon amour perdu. Refuser toutes victuailles
M’enfermer à nouveau derrière ces murs de briques dans une maison sans âme

Prendre de la distance, m’enfermer dans la nuit...Ce soir j’éteins la flamme
Et la nuit reviendra, comme elle revient toujours pour s’imprégner en moi

Je sais, je chercherai tous ceux qui m’ont aimés, en cela j’ai la foi
Je revivrai alors les instants les plus chauds de ces champs de batailles

Contre la maladie je lutterai à nouveau : quelle immense pagaille !
Pour Colette, pour ta sœur, pour Céline...et pour toi mon amour

Je revivrai les jours où l’espoir a jailli, les jours où je criais au secours
Pensant vous sauver, à toutes les portes j’ai tapé

Pour apprendre sans comprendre le sursaut qui accuse la fin
Vous tous, cela fait trop, à mes dépens, j’ai appris le refrain

Il n’est point de secours ; à jamais vos yeux se sont fermés.
Point final de la vie, il faut bien admettre que toute flamme s’éteint.