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lundi 15 juin 2020

Analyser la SURMORTALITE en France: Les chiffres de l'INSEE ne peuvent être complets

Coronavirus : découvrez les chiffres de la surmortalité en France

Le nombre de décès en France, du 1er au 23 mars 2020, n'est pas supérieur aux années précédentes. 

Dans le cadre de cette crise sanitaire inédite, L’INSEE travaille sur ordre et communique « exceptionnellement » le nombre de décès par jour et par département » toutes causes confondues.
Le but : La transparence : prouver l’impact du virus, sur la mortalité globale. À noter toutefois que ces données sont provisoires et peuvent fluctuer en fonction des derniers chiffres.
On constate une hausse marquée de la mortalité à partir du 20 mars, liée au Covid-19. Sur la première moitié du mois, la courbe épousait celle de la mortalité de 2019 avant de s’accélérer et de décrocher sur les dix derniers jours de mars.

Du 21 mars au 25 mars, on recense plus de 1 000 décès supplémentaires par jour en 2020 par rapport à 2019. Puis du 26 au 30 mars, on passe à 3 000 morts supplémentaires quotidiens.

Cette phase meurtrière semblerait être derrière nous aujourd’hui. La France Métropolitaine est passée entièrement en vert nous a annoncé le Président hier.
Peut-on espérer que le confinement ait des effets positifs sur la mortalité? Par exemple il a eu un effet évident sur la mortalité sur la route.
C’est encore trop récent pour savoir, nous n’avons pas assez de recul. On ne sait pas très bien quel impact va avoir le confinement sur les autres causes de décès ».

Les décès supplémentaires de mars-avril 2020 par rapport à 2019 sont-ils entièrement dus au Covid ?
Avec environ 24 000 décès supplémentaires entre le 1er mars et le 27 avril, cet excès de mortalité évoluant avec le calendrier de l’épidémie, il est évident qu’il existe un lien entre l’« excès de décès » relevé par l’Insee dans ses publications hebdomadaires et l’épidémie de Covid 19. La cohérence entre les zones les plus touchées par l’épidémie et les départements qui subissent les plus fortes hausses du nombre de décès apporte une preuve supplémentaire en ce sens.
Pour autant, faire le lien un pour un entre ces décès supplémentaires et la mortalité due à l’épidémie ne va pas de soi : la période depuis le 17 mars est atypique parce qu’elle cumule l’effet d’une épidémie inédite et celui de la mise en place d’un confinement, avec ses conséquences réelles ou supposées sur les différentes causes de décès :
-      en premier lieu, une diminution de la transmission des maladies virales (dont c’est le but),
-      mais aussi une moindre pollution, une vie au ralenti avec moins d’accidents
-      mais sans doute davantage de stress,
-      des effets éventuels de plus long terme avec notamment des reports de diagnostics ou de soins pour des cancers,

Chaque composante est difficile voire impossible à chiffrer.
La réponse n’est pas si simple.
L’Insee publie aussi la répartition des décès selon le lieu : hôpital, maison de retraite, domicile ou autre. Cette dernière catégorie comprend les « lieux non renseignés », ce qui ne facilite pas l’analyse, même si sa part est stable au niveau national, à environ 10 % des décès en 2020 comme en 2019. Entre 2019 et 2020, l’Insee enregistre environ 6 300 décès supplémentaires à domicile entre le 1er mars et le 27 avril.

Cette croissance des décès à domicile suit pour partie la géographie de l’épidémie. Néanmoins, on observe une croissance significative des décès à domicile dans des régions peu touchées : dans les Pays de la Loire, les décès à domicile entre le 1er mars et le 27 avril sont en hausse de 21 % par rapport à 2019, contre +11 % seulement pour le total des décès ; en Nouvelle-Aquitaine, +10 % alors que les décès n’augmentent que de 3 % au total.

C’est certainement sur l’excédent des décès à domicile que l’analyse des causes a le plus besoin d’être menée, en lien sans doute avec l’évolution des décès à l’hôpital.

En effet, du 1er mars au 27 avril, l’Insee a enregistré seulement 8 900 décès de plus qu’en 2019 à l’hôpital, pour 14 497 décès « Covid » répertoriés.

L’« excès de décès » à l’hôpital dans les données d’état civil est bien inférieur au nombre de morts liés au Covid recensés dans les hôpitaux.

Cet écart pourrait s’expliquer par un report d’autres causes de décès vers le domicile, autrement dit, des décès ayant eu lieu à l’hôpital en 2019 – donc hors Covid – ont eu lieu à domicile en 2020. De sorte qu’on ne peut pas attribuer au Covid tout le surplus de décès observé à domicile.

C’est ainsi que l’AP-HP a publié le 22 avril un communiqué de presse invitant les franciliens à ne pas renoncer aux urgences médicales ni aux soins courants, sur la base des observations suivantes :
-      à l’AP-HP du 15 au 30 mars 2020, le nombre d’appendicites prises en charge par cœlioscopie a diminué de 35 % par rapport à la même période en 2019.
-      Au 14 avril 2020, le nombre d’accidents cardio-vasculaires accueillis dans les services d’urgence est inférieur de 15 % sur les 7 derniers jours par rapport à la même période l’an dernier ;
-      celui des cas de colique néphrétique de 23 %.
-      Au total, au sein des différents hôpitaux de l’AP-HP, depuis la mi-mars 2020, les passages aux urgences ont chuté de 45 % pour les adultes et 70 % pour les enfants par rapport à l’an dernier à la même période.

Les hôpitaux étaient débordés. Leur travail a été méritoire, voir même héroïque. Mais toutes les maladies habituellement prises en charge ne pouvaient l’être dans une situation où il a fallu définir les urgences de chaque situation. Ce « tri » (je n’aime pas ce mot) devait être fait en amont. Les malades eux-mêmes ont parfois choisi d’attendre pour ne pas ajouter des problèmes aux soignants débordés, exténués, livrés à eux-mêmes dans cette course folle contre cet ennemi inconnu, invisible et sournois.

Par ailleurs, dans un contexte d’encombrement des hôpitaux dans certaines régions et notamment en île-de-France, il est possible que certains malades en fin de vie soient restés à domicile ou en maison de retraite plutôt que d’être pris en charge à l’hôpital.

Dans les maisons de retraite, l’excès de décès est également inférieur aux « décès Covid » rapportés par les autorités : le cumul de plusieurs facteurs (comorbidité) étant fréquent pour les personnes âgées, il est possible que le Covid n’ait été, dans certains cas, qu’un facteur « aggravant ».

Enfin, l’analyse des lieux de décès a révélé que la hausse des décès était nettement plus forte en maison de retraite (+ 52 % au 7 mai pour une moyenne de + 24 %) que dans les autres lieux (hôpitaux ou clinique, domicile ou autre), et cette hausse des décès en maison de retraite est plus forte pour les personnes âgées de 65 à 74 ans que les plus de 75 ans.
À domicile, la hausse de mortalité est plus marquée pour les femmes très âgées, à l’hôpital pour les hommes.
Attention toutefois aux conclusions hâtives

Loin de dénigrer le travail de l’INSEE qui est plus qu’impressionnant, il y a lieu pourtant, comme le fait d’ailleurs l’INSEE lui-même, de ne pas tirer trop vite les conclusions sur cette situation exceptionnelle.

Je pense qu’il faudra au moins une année pour établir une analyse exhaustive de cette période dramatique.

D’autant qu’une nouvelle question se pose : Quels vont être les effets du déconfinement, avec les mauvaises nouvelles annoncées : chômage, faillite, accroissement probable des dépressions et autres effets secondaires….

jeudi 4 juin 2020

On appelle ça le progrès… Lol !




C’est pas croyable : une des personnes âgées que j’aide doit subir une intervention chirurgical sur le métacarpien de sa main droite. Hier elle avait une visite à la clinique privée Arras les bonnettes avec l’anesthésiste.

Elle voulait organiser son hospitalisation et faire sa prise en charge. Et bien, NON, ce n’est plus possible. Il faut le faire par INTERNET. Ainsi en a décidé le groupe Ramsay Santé.

On appelle cela le système D : Démerde toi

Ramsay Santé est l'un des leaders européens de la prise en charge globale du patient.

J’ai donc fait pour elle son dossier. Me croirez-vous si je vous dit que j’ai mis deux heures à le faire. Et pourtant j’ai l’habitude ! 

Mais là, CHAPEAU : le dossier est élaboré avec « des déroulants » proposant plusieurs réponses préétablies. PROBLEME, pas de possibilité d’accès au choix de réponse.

C’est inconcevable qu’on demande à une personne âgée une telle démarche. Lorsqu’elle a posé la question, on lui a simplement répondu qu’elle trouverait bien quelqu’un qui le ferait pour elle.

On appelle cela le progrès je crois ! Et le patient dans tout cela, où est-il ? Un numéro de dossier INTERNET chez RAMSAY !

J’ai honte pour ceux qui ont décidé cela ! Et je le clame au plus fort !