Témoignege de MELANCHOLIA

Enfin je tenais surtout à vous dire que j'ai été quelque part à la place de votre fille, à cette période de ma vie justement.

 Les "TS" (tentatives de suicides), comme on dit dans le langage "psy", je les ai multipliées.. 

Parfois j'ai failli venir à bout du "monstre d'égoïsme", de la "pourriture" (c'est ainsi que je me nommais).. Mais je suis toujours là.. Est-ce une chance? La vie ne me l'a pas encore réellement prouvé. 

Mais je ne suis pas venue ici pour me plaindre. Et en aucun cas je ne me permettrais de dire que ce que j'ai vécu-la souffrance, la douleur, le désespoir(qui parfois refont surface) ait pu atteindre ne serait-ce que le dixième de ce que vous, votre fille et votre famille avez dû subir.

 Mais je tiens simplement à vous dire que.. je comprends. l'injustice, la rage contre certaines personnes qui ne nous écoutent pas, ou à peine, qui ne nous ENTENDENT pas, qui  ne réagissent pas, ou pas assez, ou bien alors pas comme ils le devraient face à nos cris de désespoir.. Je connais…

Mon histoire est bien entendue complètement différente de la vôtre, mais elle me permet de vous comprendre aujourd'hui. Voilà, ces quelques mots sont dits de manière quelque peu maladroite, je m'en excuse.. Je ne savais pas comment aborder le sujet.

Je suis réellement émue de découvrir quelqu'un qui parle de ce sujet sans tabou, qui ne se terre pas dans le silence, ou bien encore dans la honte, comme parfois les familles le font, après avoir vécu un tel drame. Se taire, faire comme si son enfant n'avait jamais existé..

 Mais chacun réagit à sa manière.. Cependant j'admire la votre. Vous êtes très courageuse.. Vous faites cela en mémoire de votre fille, et également dans le but d'aider d'autres personnes en difficulté, et c'est tout en votre honneur.