La jalousie maladive est pour moi un trouble pervers et
paranoïaque.
Pervers, parce que l’un exerce un sentiment de possession envers l’autre.
La possession c’est tout sauf de l’amour parce que la possession emprisonne l’autre.
L’autre n’a plus que des devoirs, il n’a plus le droit d’exister à part
entière.
Il est victime d’une surveillance continue qui se manifeste
par la fouille systématique de ses affaires, par le contrôle du téléphone, des kilomètres
parcourus en voiture…
Il est fait le vide autour de lui pour s’assurer que rien
ne viendra parasiter la soumission induite dans la relation de couple par le
manipulateur.
La paranoïa s’installe : Par exemple, si le
manipulateur reçoit un appel téléphonique et que personne ne répond au
téléphone.
Par exemple si le sur-kilométrage est anormal et il importe peu que
l’autre puisse l’expliquer, sa parole ne suscitera que des questions
supplémentaires et un seul verdict ; le mensonge.
L’autre vit sous le régime de l’interdit : interdit
d’aller au cinéma avec une amie, interdit de se balader seule, interdit de
faire les courses seule… Certains vont même jusqu’à boucler leur partenaire
pour être sûr de le laisser cloîtré chez lui dans l’attente du retour du
seigneur et maître.
Nul ne peut imaginer l’effet d’une destruction
machiavélique de la personnalité de la personne jalousée.
Car, en dépit de tous ces stratagèmes qui sont mis en
place, la personne jalousée est méprisée, accusée de vouloir séduire. La façon
de s’habiller, de se conduire en société est analysée et jalousée. Il faut
alors apprendre à se fonder dans la masse, devenir invisible, devenir inexistante.
L’intelligence et l’humour sont spoliés car analysées comme une façon de
vouloir se mettre en avant…
La jalousie maladive est pire qu’une prison parce qu’il
faut apprendre à devenir un nouveau personnage « insipide et sans saveur ».
Fuir est la seule alternative au malheur…
Mais dans la
fuite, comme dans le divorce, persiste un sentiment de terreur… et comme dans
les séparations avec enfants, le lien doit être maintenu, ce sentiment de
terreur envahi vos jours et vos nuits…
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