STOP A LA LOI DU SILENCE

mardi 20 mars 2018

A la découverte de HERBERT PAGANI



Herbert Pagani est né le lundi 24 avril 1944   à Tripoli, Lybie.Il est décédé le mardi 16 août 1988 (cela fait 30 ans)   à Palm Beach, en Floride, USA à l'âge de 44 ans Cause du décès : Leucémie foudroyante.
Herbert Pagani est un peintre, sculpteur et auteur-compositeur de chansons des années 1970. J’ai eu la chance de voir en concert ce merveilleux artiste qui nous a quittés trop tôt


Je ne suis pas seule à garder en moi le souvenir de ce merveilleux artiste


Georges Msihid  C'est une des plus belles chansons que je connaisse.... une véritable déclaration d'amour à la France, son pays d'adoption, sa langue maternelle et naturelle étant le français (avec l'italien bien sûr)...
Pagani...qui est né en Tripolitaine (la Lybie d'aujourd'hui)... mais qui...comme beaucoup... a rêvé de la France... pays de la liberté ..(et bien d'autres choses encore...) je ne peux écouter cette chanson sans écraser une grosse larme.. particulièrement ce passage.... écoutez-ça... c'est sublimissime... 

"Et pourtant, moi qui prend tes leçons de peinture, Moi qui chante ta terre à tes propres enfants,
Moi qui, à force d’amour, ait perdu mon accent, Et te taille en français des quatrains sur mesure,
Comme bien des amants, j’ai aussi ma blessure, Que je garde secrète, mais qui saigne pourtant.
M’as-tu bien regardé ? J’ai la boucle Berbère. M’as-tu bien écouté ? J’ai la voix d’un maçon. C’est dans l’huile d’olive que je cuis mes chansons,
Et je parle des mains, et j’adore ma mère, Et j’ai tant de pogromes dans mon cœur millénaire, Que j’hésite parfois à manger du jambon.
Tu commences à comprendre pourquoi je m’inquiète, Quand je vois le mépris qu’ont parfois tes enfants, Pour les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Gitans Qui n’ont pas le talent de passer pour poètes." d'ailleurs...voici les paroles en entier...

Le noir ! Les bleus ! voilà…
Les verts, s’il vous plaît ? Plus fort, plus de courage…
Les jaunes, les rouges…
Tous ensemble !
Merci messieurs ! Attention…

Quand je sors de Paris, Capitale poubelle,
Quand je fuis ses affiches qui m’engueulent en couleur,
Quand je laisse ses gris dans mon rétroviseur
Pour chanter quelque part, entre Loire et Moselle,
Je découvre ta face balayée d’hirondelles,
Et je redeviens peintre, et j’oublie le chanteur.

Ah ! Les ciels qui me donnent des leçons de peinture.
T’as des ciels, des tableaux de la Révolution.
Tes nuages crachés par d’énormes canons
Se bagarrent si haut quand on passe en voiture,
Qu’on dirait des navires en conquête d’Azur,
Et floconnent si bas, qu’ils me touchent le front.

Tes chaumières ont tout l’air de sortir d’une Bible
Rédigée par les soins d’un Moïse Normand,
Et tes prés sont d’un vert tellement comestible,
 Qu’on s’y rêve cheval pour y paître un instant.

T’as des ciels de Vlamenque, mais d’un bleu qui voyage.
T’as des champs de Van Gogh, mais avec des odeurs.
T’as Monnet pour les eaux, les reflets, les vapeurs,
Et ces jungles fleuries dans les gares de village,
C’est tellement du Rousseau qu’on se dit c’est dommage,
Il y manque un lion souriant dans les fleurs.

Qu’ils me guident du ciel ou qu’ils soient à mes trousses,
Qu’ils soient d’or ou de cuivre, de brume ou de sang,
Ton soleil me révèle, selon l’heure ou le temps,
Des printemps japonais, des automnes de mousse,
Des étés pissenlits, patronnés par Larousse,
Des novembres de pluie, des hivers de diamants.

Et tes boules de gui suspendues dans le vide
Prouvent bien que la Gaule n’a jamais disparu,
Puisqu’elle est encore là, qui te lance un salut,
De ses mille ballons footballés par les druides.

Et pourtant, moi qui prends tes leçons de peinture,
Moi qui chante ta terre à tes propres enfants,
Moi qui, à force d’amour, ait perdu mon accent,
Et te taille en français des quatrains sur mesure,
Comme bien des amants, j’ai aussi ma blessure,
Que je garde secrète, mais qui saigne pourtant.

M’as-tu bien regardé ? J’ai la boucle Berbère.
M’as-tu bien écouté ? J’ai la voix d’un maçon.
C’est dans l’huile d’olive que je cuis mes chansons,
Et je parle des mains, et j’adore ma mère,
Et j’ai tant de pogromes dans mon cœur millénaire,
Que j’hésite parfois à manger du jambon.

Tu commences à comprendre pourquoi je m’inquiète,
Quand je vois le mépris qu’ont parfois tes enfants,
Pour les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Gitans
Qui n’ont pas le talent de passer pour poètes.

C’est au nom de tes ciels aux mouvantes peintures,
C’est au nom des concerts que dirigent tes vents,
C’est au nom de ma chance et de tant de tourments
Que je pose à présent ma question, ma blessure :

Est-ce vrai qu’on t’encombre avec notre nature,
 A moins qu’on ne l’exprime d’une scène en chantant.

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