STOP A LA LOI DU SILENCE

jeudi 11 octobre 2018

Ma non-existence



Je suis arrivée en clinique le 27 septembre 2018, totalement épuisée. Je connaissais la cause de cet épuisement : mon incapacité à dire NON.

Vous connaissez aussi vous cette intention de tendre la main pour aider et ce constat de s’être fait avaler le bras…

J’utilisais fréquemment le verbe « vampiriser » pour décrire mon ressenti.

Depuis vendredi dernier, j’ai entamé un lourd travail avec Marie, ma psychologue. Dans un premier temps, nous avons parlé « Affirmation de soi » puis elle a établi un petit questionnaire visant à m’aider à décrire mon contexte environnemental au sein de l’Association d’Entraide Céline Fabre que j’ai créée.

A l’issue de cette séance j’ai fait une violente grise d’angoisse : cette barre douloureuse et oppressante dans la poitrine et cette impression de ne plus pouvoir respirer.

A ceux qui me croient au « Club Med », je réponds que le travail sur soi-même est d’une violence telle que ma vie est « autopsier », j’étais morte et on attend de moi une « résurrection ».

J’ai découvert à quel point j’ai été formater dés l’enfance dans l’esprit de soumission à notre père, Le Patriarche qui n’admettait aucun écart de conduite, de soumission à notre Mère, toujours insatisfaite.

Pourtant j’ai eu une enfance heureuse dans notre maison familiale, tout me semblait normal, j’évoluais sans véritablement me construire une identité, je me forgeais dans l’identité que notre père avait choisie pour nous, ses quatre filles. Nous avons pu faire des études, nous avons pu œuvrer pour devenir quelqu’un…mais quelqu’un qui dans une relation intra-familiale devait gommer ses différences et nous nous glissions sans difficulté dans le moule ajusté pour nous.
Je pense, mais cette pensée n’engage que moi, qu’en construisant nos vies de couple, nous nous sommes toutes les quatre effacées, laissant prendre au « mâle » la direction des opérations…
« Il est où le bonheur, il est où ? » chante Christophe Maé.

Nouvelle découverte avec ma psychologue, Gérard, mon 1er mari, que j’ai connu à 17 ans et épousé à 20 ans, était ce que l’on appelle un pervers narcissique. Il s’est attaqué à moi physiquement une fois. La réaction de mon père, face à mon visage tuméfié, a été de me dire qu’on ne divorce pas dans la famille, que j’étais mariée devant Dieu pour le meilleur et pour le pire.

Mon mariage a duré 24 ans, tant d’années de destruction passive, tant d’années de viols répétés, tant d’année de maltraitance psychologique sur mon enfant Céline, qu’il ne cessait de dévaloriser…tant d’années où j’ai cru par mon amour maternel pouvoir palier à cette énorme carence affective dont souffrait ma fille, tant d’années où je me suis interposée face à mon mari, agressant Céline qui avait alors le temps de s’enfuir….
Tant d’année de silence, tant d’années de non-vie… 

En 2001, Gérard rencontra une femme qui devint sa maîtresse…Merci Madame d’avoir su lui inspirer l’amour qui devait le pousser à me quitter…
Il vint prendre ses affaires un jeudi du mois de juin, j’étais au lit, j’étais mal. Le dimanche qui suivit, il vint sonner à la porte, pour montrer à sa nouvelle compagne « SA MAISON ». J’ai ouvert ma porte, je les ai laissés entrer, je leur ai même offert un café…Abrutie que j’étais, je ne savais réagir à cette intrusion qu’avec mon amabilité légendaire…Le masque, toujours le masque du sourire, quoiqu’il arrive…

Puis j’ai eu la chance en mars 2002 de rencontrer Jean-Luc. Grâce à lui, pour la première fois, j’ai eu le droit d’exister par moi-même et pour moi-même. Notre relation était saine, notre vie était un partage quotidien…Saloperie de cancer ! J’ai voulu mourir après ton départ mais Dieu n’a pas voulu de moi…

Ma conclusion sur ces confidences, c’est que je hais LES PREDATEURS…S’il est une justice, je souhaite qu’un jour, le mal qu’ils font subir revienne sur eux comme un boomerang.

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