Je suis arrivée en
clinique le 27 septembre 2018, totalement épuisée. Je connaissais la cause de
cet épuisement : mon incapacité à dire NON.
Vous connaissez aussi
vous cette intention de tendre la main pour aider et ce constat de s’être fait
avaler le bras…
J’utilisais fréquemment
le verbe « vampiriser » pour décrire mon ressenti.
Depuis vendredi
dernier, j’ai entamé un lourd travail avec Marie, ma psychologue. Dans un
premier temps, nous avons parlé « Affirmation de soi » puis elle a
établi un petit questionnaire visant à m’aider à décrire mon contexte
environnemental au sein de l’Association d’Entraide Céline Fabre que j’ai
créée.
A l’issue de cette
séance j’ai fait une violente grise d’angoisse : cette barre douloureuse
et oppressante dans la poitrine et cette impression de ne plus pouvoir respirer.
A ceux qui me croient
au « Club Med », je réponds que le travail sur soi-même est d’une
violence telle que ma vie est « autopsier », j’étais morte et on
attend de moi une « résurrection ».
J’ai découvert à quel
point j’ai été formater dés l’enfance dans l’esprit de soumission à notre père,
Le Patriarche qui n’admettait aucun écart de conduite, de soumission à notre
Mère, toujours insatisfaite.
Pourtant j’ai eu une
enfance heureuse dans notre maison familiale, tout me semblait normal, j’évoluais
sans véritablement me construire une identité, je me forgeais dans l’identité
que notre père avait choisie pour nous, ses quatre filles. Nous avons pu faire
des études, nous avons pu œuvrer pour devenir quelqu’un…mais quelqu’un qui dans
une relation intra-familiale devait gommer ses différences et nous nous
glissions sans difficulté dans le moule ajusté pour nous.
Je pense, mais cette
pensée n’engage que moi, qu’en construisant nos vies de couple, nous nous
sommes toutes les quatre effacées, laissant prendre au « mâle » la
direction des opérations…
« Il est où le bonheur,
il est où ? » chante Christophe Maé.
Nouvelle découverte
avec ma psychologue, Gérard, mon 1er mari, que j’ai connu à 17 ans
et épousé à 20 ans, était ce que l’on appelle un pervers narcissique. Il s’est
attaqué à moi physiquement une fois. La réaction de mon père, face à mon visage
tuméfié, a été de me dire qu’on ne divorce pas dans la famille, que j’étais
mariée devant Dieu pour le meilleur et pour le pire.
Mon mariage a duré 24
ans, tant d’années de destruction passive, tant d’années de viols répétés, tant
d’année de maltraitance psychologique sur mon enfant Céline, qu’il ne cessait
de dévaloriser…tant d’années où j’ai cru par mon amour maternel pouvoir palier
à cette énorme carence affective dont souffrait ma fille, tant d’années où je
me suis interposée face à mon mari, agressant Céline qui avait alors le temps
de s’enfuir….
Tant d’année de
silence, tant d’années de non-vie…
En 2001, Gérard rencontra
une femme qui devint sa maîtresse…Merci Madame d’avoir su lui inspirer l’amour
qui devait le pousser à me quitter…
Il vint prendre ses
affaires un jeudi du mois de juin, j’étais au lit, j’étais mal. Le dimanche qui
suivit, il vint sonner à la porte, pour montrer à sa nouvelle compagne « SA
MAISON ». J’ai ouvert ma porte, je les ai laissés entrer, je leur ai même
offert un café…Abrutie que j’étais, je ne savais réagir à cette intrusion qu’avec
mon amabilité légendaire…Le masque, toujours le masque du sourire, quoiqu’il
arrive…
Puis
j’ai eu la chance en mars 2002 de rencontrer Jean-Luc. Grâce à lui, pour la
première fois, j’ai eu le droit d’exister par moi-même et pour moi-même. Notre
relation était saine, notre vie était un partage quotidien…Saloperie de cancer !
J’ai voulu mourir après ton départ mais Dieu n’a pas voulu de moi…
Ma
conclusion sur ces confidences, c’est que je hais LES PREDATEURS…S’il est une
justice, je souhaite qu’un jour, le mal qu’ils font subir revienne sur eux
comme un boomerang.
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