J'ai lu cet article il y a longtemps et malheureusement le lien url ne fonctionne plus
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Alors
que la famille ou la personne avec qui l’on a un lien d’amour est censée nous
aimer, nous réconforter, nous protéger, il arrive, qu’au contraire, l’on soit
brimé, insulté, rabaissé. La personne profite de ce lien pour en retirer du
pouvoir, de l’importance à nos dépens.
Pire
encore, la famille a toujours été protégée et le législateur s'interdit de
s'occuper des affaires privées des personnes. D’où la porte ouverte à tous les
abus
Une attitude déstabilisante
Mais, évidemment, le piège vient de ce que cette relation est basé sur les affects : Très souvent les sentiments que l’on ressent ou le lien de dépendance qui nous lient à cette personne nous empêchent de comprendre, de prendre conscience, de réagir. Le pervers narcissique, sous des dehors souriants et une apparence aimante, arrive à détruire une personne par des paroles d’humiliation, des ambiguïtés, des mots qui tuent, des situations qui ont l’apparence de la normalité mais que l’on sent confusément illogiques sans vraiment savoir en quoi.
Son attitude
est déstabilisante car il n’y a pas franchement de la méchanceté :
égoïsme et excuses s’alternent, méchanceté et embrassades se suivent si bien
qu’on ne sait plus. Un accès de fureur ici, un regard angélique ou surpris
tout de suite après. On vous fait un cadeau tout de suite après une crasse.
Si vous restez dans le dépit, vous devenez le ou la rancunière. Si vous
doutez, vous êtes parano. De toutes façons vous ne comprenez pas ! vous
n’avez pas d’humour, vous n’êtes pas moderne, vous avez l’esprit mal
tourné ! voire vous êtes le fou.
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Que se passe-t-il en vérité ?
C’est
l’ambiguïté qui vous met mal à l’aise et c’est elle qui permet à l’agresseur de
nier : les choses sont toujours faites à la limite de la Loi, à la limite
de l’insulte, à la limite de l’humour...Quelque chose lui permettra de s’en
sortir si vous vous plaignez : on trouvera un ton gentil pour dire une
crasse. Un mot d’amour dit sans amour, ou dans la même phrase deux affirmations
contradictoires etc. Et puis, l’agresseur se présente toujours comme souffrant
plus que vous. Ça pleure, ça se plaint, ça se lamente...ça vous vole la vedette
quand vous avez envie de parler de vous.
L’agresseur dit
que lui-même souffre, et souvent, oui, ce sont des gens qui ont été démolis
dans leur enfance ou détruits par la jalousie mal assumée par rapport à un
frère ou une sœur. Même si cette personne souffre, elle fait preuve d’un manque
de respect pour sa victime. Celle-ci n’est pas appréhendée en tant que personne
libre. L’agresseur tente de lui imposer sa volonté par la force ou par les
larmes, par la pitié, parfois par des cadeaux inappropriés ou impossible à rendre.
Un préjugé : la fragilité de la victime
La victime n’est
pas quelqu’un de fragile, contrairement à ce que l’on croit : c’est
quelqu’un de généreux, qui apporte chaleur et Amour. Quelqu’un qui aime et qui
a du cœur. Toutes les victimes rencontrées sont des personnes qui ont du
caractère, du tonus. En un mot : de l’énergie et c’est bien de cela qu’il
s’agit : elle a été choisie pour ça !
Si la victime se
sent épuisée, ce n’est pas dans sa nature, c’est seulement que le pervers ou la
perverse qui l’a choisie arrive à lui aspirer son énergie. La difficulté, c’est
que souvent la victime croit en l’Amour, à son pouvoir transformateur,
guérisseur etc. Que de déception lorsque des années après, on se rend compte
qu’on a jeté des perles au pourceau ! L’autre n’a pas changé ! il
est, elle est insatiable. La plupart des victimes ont pensé que le problème
venait d’elles, elles ont tenté de se " soigner ", elles n’ont pas
été crues, ou le psy leur a demandé de se poser des questions sur ce qui, en
elles, a provoqué cette relation.
La force du
pervers : un instinct très fort et troublant, certaines victimes sont
effarées et il leur semble que leur agresseur a une sorte de clairvoyance
démoniaque : si on tente de déjouer son attention, on a l’impression qu’il
sait tout. Lorsqu’il sent que vous allez vous en aller, lorsqu’elle pressent
que vous avez compris, la fureur redouble !
Le climat relationnel
Cette violence
perverse finit par dégrader considérablement le climat relationnel et l’image
de soi. Elle crée des conditions relationnelles déplorables qui ont des
conséquences désastreuses sur la santé psychique de la victime. Car la grande
stratégie du pervers, c’est que chaque fait pris isolément peut passer pour une
broutille et on peut même vous reprocher une mauvaise interprétation ou d’avoir
l’esprit tordu. Le plus souvent c’est l’agresseur qui se pose en victime. La
santé de la victime s’altère, on peut assister à une somatisation de la
souffrance psychologique (asthme, obésité, eczéma, psoriasis) même lorsqu’on
est adulte.
A la longue ces
attaques mettent en péril la santé physique et psychique de la victime.
Souvent, on a
honte de ne pas avoir pris conscience avant. Honte aussi d’avoir fait subir
cela à ses enfants. Le mécanisme de l’emprise est tel que vous ne pouviez pas
faire autrement.
Le cas particulier de l’enfant
Imaginez alors
la dépendance d’un enfant par rapport à son père, sa mère, un adulte proche de lui
et censé lui apporter réconfort, protection, soutien pour grandir et se libérer
des entraves de l’enfance.
Cet adulte sait
qu’il a, face à lui, un être malléable. Il se sert de l’enfant pour ressentir
du pouvoir, pour exister aux dépens de l’enfant et de son énergie. Et jamais
l’agresseur ne se remet en question. L’enfant se demande toujours si ce n’est
pas lui qui est la source du problème : l’autre étant tellement sûr(e) de
lui ou d’elle, on finit par douter de soi ! Ce doute enlève à l’enfant
victime toute identité. Comme rien ne se voit en dehors, l’adulte est tellement
manipulateur qu’il passe fort bien en société, l’adulte étant adulé par
l’enfant, l’enfant a la certitude, qu’il n’a pas le DROIT d’exister. Pas droit
au bonheur, pas droit à l’enfance. Il n’est plus que l’OBJET de l’adulte
agresseur et ne peut plus être SUJET. Cette attitude est une maltraitance grave
Conséquences graves
Même si l’on a
du mal à la nommer, cette conduite abusive est une agression. Le pervers
narcissique a une force incroyable car sans jamais avoir mauvaise conscience,
il arrive à déstabiliser sa victime jusqu’au plus profond d’elle-même, à la
limite de la vie et de la mort. Son action est inhumaine car la victime n’existe
pas pour lui comme personne mais seulement en tant qu’objet à vampiriser, à
rabaisser. Les victimes qui sont souvent choisies pour leur force de vie et
leurs qualités, finissent, soit vampirisées, n’ayant plus aucune volonté, soit
avec des idées de suicide qui les étonnent elles-mêmes. Sans s’en rendre
compte, elles ont été prises dans une toile d’araignée. Leur socle s’est dérobé
sous elles !
Une atteinte grave à la dignité de la personne
Ce processus a
mené certaines victimes à une telle déstabilisation qu’elles ont fini par se
suicider.
Selon
Marie-France HIRIGOYEN, psychanalyste et psychiatre : « La violence
perverse confronte la victime à sa faille, aux traumas oubliés de son enfance.
Elle vient exciter la pulsion de mort qui est en germe chez chaque individu.
Les pervers cherchent chez l’autre le germe d’autodestruction qu’il suffit
ensuite d’activer par une communication déstabilisante. La relation avec les
pervers narcissiques fonctionne comme un miroir négatif. La bonne image de soi
est transformée en non-amour. »
Aucun soutien de la part de l’entourage
Autour de soi
pas de soutien car le pervers passe toujours pour quelqu’un de formidable.
Evidemment ! Ne vous en désolez pas : puisque son arme, c’est la
séduction. Ne tentez pas de convaincre vos amis ou les gens de votre famille.
C’est inutile. Plus vous tenterez et plus vous heurterez leur logique et
crisperez leur refus ! Eliminer les faux amis. N’essayez pas de convaincre
ceux qui ne vous croient pas. Le pervers narcissique sera toujours plus fort
que vous dans l’adversité.
Les personnes
que vous aimez vous décevront : il faut comprendre que la séduction est
forte, et qu’il leur faut un effort pour accepter l’idée qu’elles ont été
bernées.
Comment en parler ?
Le harcèlement
des pervers narcissiques est une agression particulière dans la mesure où
en général il n’existe aucune preuve de cette agression. Il est très difficile
pour la victime d’un pervers narcissique de recourir à la justice et face à
certains intervenants (pédiatre, médecin, psychologue, assistante sociale,
éducateur, et même psychiatre), rares sont ceux qui vous secourent.
Si
l’interlocuteur n’a pas connu l’expérience ou s’il n’a pas une grande ouverture
d’esprit et d’écoute humaine, la victime n’est pas crue.
Et il est déjà
tellement difficile sinon impossible d’expliquer ce qui se passe tant la
situation est complexe. En vérité, lorsqu’on cherche à expliquer, on se trouve
ridicule parce que les faits semblent anodins.
Cela vient de la perversion de
l’agresseur : aucune remise en question de l’agresseur d’une part d’où son
pouvoir de conviction et de manipulation, par contre, sentiment de culpabilité
et malaise de la victime, lorsque la victime ne se retrouve pas elle-même
accusée publiquement ou juridiquement. Il faut en parler aux gens qui l’ont
vécu, aux professionnels qui vous croient, aux associations qui connaissent le
phénomène.
Auteur :
Jeanne HILLION victimologue
Enseignante, Assistante Sociale diplômée d’état (Diplômée
d'ETAT PARIS, 1985), titulaire du diplôme universitaire de criminologie
agressologie victimologie de l'université de Bobigny, UFR Santé Médecine
Biologie Humaine, formée et diplômée en victimologie appliquée à l'institut
belge de victimologie (BRUXELLES), praticienne en victimologie appliquée
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