STOP A LA LOI DU SILENCE

mardi 6 décembre 2016

MEA CULPA



Me revoici dans le virtuel du web après une période de silence ! Par vos témoignages, j’ai reçu tant de soutiens. Je ne les mérite pas mes amis, j’ai craqué. L’absence de Jean-Luc après celle de ma fille me paraissait insoutenable alors pendant des mois j’ai préparé mon départ.

C’est pourquoi j’ai écrit le témoignage de ma vie que vous avez pu suivre quasiment au jour le jour : laisser une trace de notre passage à Céline, à Jean-Luc et à moi.

Nous sommes tous de passage. J’avais écrit le mot « FIN » comme une délivrance. Je m’accordais le droit de choisir ma fin. Egoïste que je suis, je n’ai pas voulu penser au mal que j’allais faire à ceux qui m’aiment : Pardon.

Merci Jérôme d’avoir appelé la police lorsque vous avez lu mon message au Crématorium ce mardi 22 novembre au matin. J’avais envoyé ce message pour ma célébration funèbre, c’est vous dire à quel point j’avais tout organisé.

J’avais aussi envoyé un mail d’adieu à mes enfants. A sa lecture, Laurent a aussitôt appelé Caroline, si bien qu’elle est arrivée pratiquement en même temps que la police.
Je ne me souviens de rien. J’avais avalé un nombre impressionnant de cachets et j’avais préparé une potence pour mourir comme ma fille.

Caro me racontera ce qu’elle avait découvert en arrivant ; j’ai erré inconsciente dans ma maison…J’ai été emmenée par les pompiers…Trou noir, je ne sais plus rien de tout cela. Je me suis réveillée le mercredi après midi au CAC, Centre d’Accueil et de Crise de la Clinique Aloïse Corbaz (Centre Hospitalier d’Arras). Mes pauvres enfants ont eu si peur ! 


Je fais mon Mea Culpa auprès d’eux. Je le fais aussi auprès du personnel soignant.
Il y a peu de temps encore j’écrivais sur l’inexistence de la prise en charge après une TS. Je me dois de rétablir la vérité. Des services de prise en charge existent, ils œuvrent dans l’ombre, ils ne sont pas connus…Enfin, moi je ne connaissais pas. Et ils font un excellent travail psychologique en associant la famille.

Trois jours de prise en charge, l’assurance de ne pas repartir seule, la mise en place d’un suivi. Guillaume est venu me chercher. Nous sommes passés à la maison pour prendre quelques affaires. 

J’ai passé mon week-end chez Caroline, ma douce enfant si énergique, je me suis payée un beau savon de Fred, son futur mari qui a eu raison de me parler ainsi. Je suis choyée, je suis aimée et je ne le voyais plus… J’ai promis de vivre ! Et je tiendrai parole, je vous l’assure.

Que cette histoire ne reste plus qu’un mauvais épisode du passé qu’on oubliera très vite. Je me redécouvre, différente, ouverte vers l’extérieur. Annabelle a raison, il faut que je cesse de parler de moi, je veux désormais aborder avec vous des témoignages, des vécus qui posent question, je veux ouvrir un dialogue, être utile… J’ai besoin de vous, de vos questionnements face à la vie si dure pour chacun ! Merci de votre aide pour devenir un relai de cette communication nécessaire avec l’autre.

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