Hier je vous faisais découvrir un débat de 1996
sorti des archives de l’INA. Que s’est-il passé en 20 ans ?
Bien sûr l’évolution se poursuit. Des lois sont votées,
pas toujours appliquées…
Ce n’est
qu’en 1993 que l’autorité parentale devient conjointe, quelle que soit la
situation des parents (mariés, divorcés ou concubins).
L’église reste à la traine : 1995 le papa
Jean-Paul II renouvelle l’interdiction de l’avortement dans son encyclique.
Enceinte
de jumeaux, la fillette avait été violée
par son beau-père. Les médecins qui ont mis fin à sa grossesse ont été
excommuniés par l'archevêque de Recife.
Elle a tout juste 9 ans, mais
victime de malnutrition, elle en apparaît même moins sur les photos. Ce
mercredi des Cendres, alors que le Brésil tout entier émergeait de cinq jours
de folie carnavalesque, elle a pu, pour la première fois de sa vie, quitter sa
petite ville d'Alagoinha, pour se rendre à Recife, la capitale de l'État du
Pernambouc, dans le Nordeste brésilien. Mais ce n'était pas des vacances.
L'enfant a été conduite dans un hôpital, pour se faire avorter. Violée par son
beau-père depuis l'âge de 6 ans, elle était enceinte de jumeaux.
Interpellé par la police, l'homme a reconnu
avoir également abusé de l'aînée de sa femme, une adolescente de 14 ans
souffrant de déficiences mentales.
Dom José a aussitôt déclaré l'excommunication
de tout le corps médical responsable de l'avortement ainsi que celui de la
fille et de la mère de la victime. La décision a provoqué un scandale
au Brésil quand il est apparu que l'archevêque ne l'avait pas étendue au
beau-père de l'enfant. «Le viol est
moins grave que l'avortement», a-t-il justifié. Le Vatican l'a soutenu. Le
cardinal Giovanni Battista Re, président de la commission pontificale pour
l'Amérique latine a estimé, dans un entretien au quotidien italien La Stampa,
qu'il s'agissait «d'un cas triste, mais le vrai problème, c'est que les jumeaux
conçus étaient des personnes innocentes qui ne pouvaient être éliminées».
1998 la
loi détermine « les conditions dans lesquelles est organisé l’égal accès
des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
1999 En janvier, le Sénat
rejette le texte sur la parité en politique au nom de l’universalisme
républicain ».
En 2000 est
organisée une Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence
faite aux femmes.
Cette
même année, le Conseil Constitutionnel valide le texte sur la PARITE.
2001 Le
délai légal pour procéder à un avortement passe de 10 à 12 semaines. La pilule
du lendemain est en vente libre en pharmacie, gratuite pour les mineures.
2006 une
loi est votée à l’unanimité qui porte l’âge légal du mariage des femmes à 18
ans (au lieu de 15 ans) afin de lutter contre les mariages forcés.
2011 (5
juillet) Christine LAGARDE devient la première femme directrice générale du
Fonds Monétaire International.
2012 la
loi contre le harcèlement sexuel est votée en août.
2014 la
loi du 4 août pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a permis :
la généralisation du téléphone, l’éviction du domicile du conjoint violent…et
le gouvernement a doublé les moyens spécifiques consacrés aux violences faites
aux femmes (plan 2014-2016).
L’égalité
professionnelle semble progresser… la parité aussi : du moins au
gouvernement car pour le Parlement, à l’Assemblée Nationale des femmes ont fait
leur entrée, le Sénat reste machiste.
QUID de l’IVG actuellement : En
2005, les associations anti-ivg se sont en effet regroupées dans un collectif,
« 30 ans ça suffit ».
Depuis,
chaque année en janvier, elles organisent « La marche pour la vie ». La
Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques,
idéologiquement proche du mouvement anti-avortement, compte pour sa part 35000
familles membres.
Doucement,
se met en place un ensemble plus vaste qu’il n’y paraît, un réseau plus
efficace qu’on ne l’imagine.
Car
au-delà des associations qui défilent ou tractent, il y en a d’autres, plus
discrètes, qui chaque jour œuvrent sur le terrain.
SOS
MAMANS : Les militantes se retrouvent au bout du fil. De nombreux numéros
d’écoute téléphonique permettent d’orienter les femmes enceintes qui hésitent
et se sentent seules. Avec un but : les convaincre de ne pas avorter.
Tous
ont des liens avec des mouvements anti-avortement, notamment Sos Futures Mères
(Laissez-les-vivre) ou SOS Mamans (Union des Nations de l’Europe Chrétienne).
L’association Mères de Miséricordes, financée par des dons de particuliers à
100%, dispose elle de 17 antennes en France, un nombre qui ne cesse
d’augmenter.
Plus
silencieuses encore, les associations proposant un logement aux jeunes femmes
hésitantes. Pour beaucoup d’entres elles, coupées de leur milieu familial,
l’aide à l’hébergement peut être une raison suffisante pour ne pas avorter.
La
Maison de Tom Pouce, fondée en 1987 par l’association Secours aux Futures mères
et qui accueille de 9 à 12 mères, a fait des petits.
A
Toulon, les maisons Bethléem disposent de 13 studios. Idem à Tours, au sein du
foyer Magnificat qui peut accueillir jusqu’à sept futures mères. Même stratégie
pour les Maisons Amado qui dispose de 3 appartements à Carpentras. Ils ont
ouvert leurs portes fin 2006 et attendent toujours de recevoir l’agrément du
Conseil Général pour obtenir des subventions.
Alors
oui, on peut dire qu’en matière de droit des femmes rien n’est acquis !
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