STOP A LA LOI DU SILENCE

samedi 4 novembre 2017

ALZHEIMER Le drame de ce 4 novembre 2008



Lorsque le verdict est tombé, je me suis senti submergée par une peur intense.  Je savais que le temps jouait contre nous. Ce temps que gagne la maladie pour effacer la notion même du temps.

En colère, Maman me disait ; « Mais je ne suis pas folle !» « Non, maman tu n’es pas folle, c’est seulement ta mémoire qui te joue des tours, je veux te donner des repères… ». 

Le présent n’existe pas : « Sais tu quel jour sommes nous ? » « Qu’as-tu mangé ce midi ». Faire travailler sa mémoire chaque jour, l’aider au quotidien, la rassurer, la calmer lors de ses crises de panique…

Trouver de l’aide à tout prix. Bernadette, ma sœur, fait une demande d’APA et la venue d’une aide familiale est organisée. Je prépare chaque semaine les piluliers, et Béatrice, l’aide ménagère vient trois fois par jour au moment des repas, les prépare et surveille la prise de médicaments. 

Béa mon amie qui habite derrière chez maman vient faire du ménage une demie- journée par semaine et vient chaque jour prendre des nouvelles. Jacqueline, la voisine de maman est aussi très présente et assure  la fermeture des volets le soir.

Merci à tout ce monde qui a accepté de m’aider et d’être un lien permanent en plus de mes visites quotidiennes. Je fais les courses, j’assure les visites médicales. J’entretiens des conversations interminables avec Maman, qui me fait découvrir son enfance, un passé que je ne connaissais pas.

Je gère comme je le peux ses colères et sa paranoïa grandissante. Parfois, elle se barricade, empêchant tout le monde d’entrer.

Parfois elle déplace des objets et dit qu’on lui a volé. Chaque jour a son lot de surprise. Chaque jour, un problème nouveau apparaît… On est sur le « qui vive » 24h sur 24. Le téléphone sonne et c’est la peur au ventre qu’on prend le combiné…Maman dormait seule, avec son téléalarme à son cou mais aura-t-elle le réflexe d’appuyer ? Mes nuits étaient cauchemardesques mais heureusement Jean-Luc était là, assurant avec moi la garde…

Découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une affection du cerveau dite « neuro-dégénérative », c’est-à-dire qu’elle  entraîne une disparition progressive des neurones.
On associe souvent la maladie d'Alzheimer à la perte de mémoire car ce sont effectivement les neurones localisés dans la région de l'hippocampe, siège de la mémoire, qui sont les premiers atteints. 
Malheureusement, petit à petit d'autres zones du cerveau sont touchées et mènent à la disparition progressive des capacités d'orientation dans le temps et dans l'espace, de reconnaissance des objets et des personnes, d'utilisation du langage, de raisonnement, de réflexion...
Les répercussions psychologiques vont être nombreuses et vont concerner à la fois la personne malade et son entourage. Il s’agit pour chacun de vivre et de s’adapter à un bouleversement majeur.

L’acceptation

La dernière étape, que tout le monde n’atteint pas, est appelée l’acceptation. C'est un terme qui peut porter à confusion et heurter les plus proches. Il ne s’agit pas de renoncement. Il s’agit de pouvoir reconnaître que la maladie est là, qu’il n’est plus possible de faire « comme avant » et que l’on n’a pas d’autre choix que de « faire avec ».
Le retentissement psychologique de la maladie est souvent violent, que ce soit pour la personne malade elle-même, pour son aidant le plus proche ou pour sa famille de manière globale.

Voici la triste actualité de ce jour :

« Prison avec sursis pour un octogénaire qui a tué sa femme malade d'Alzheimer

 L'Express.fr
Et ici, sur RTL


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