Lorsque le verdict est tombé, je me suis senti submergée
par une peur intense. Je savais que le
temps jouait contre nous. Ce temps que gagne la maladie pour effacer la notion
même du temps.
En colère, Maman me disait ; « Mais je ne suis
pas folle !» « Non, maman tu n’es pas folle, c’est seulement ta
mémoire qui te joue des tours, je veux te donner des repères… ».
Le présent n’existe pas : « Sais tu quel jour
sommes nous ? » « Qu’as-tu mangé ce midi ». Faire
travailler sa mémoire chaque jour, l’aider au quotidien, la rassurer, la calmer
lors de ses crises de panique…
Trouver de l’aide à tout prix. Bernadette, ma sœur, fait
une demande d’APA et la venue d’une aide familiale est organisée. Je prépare
chaque semaine les piluliers, et Béatrice, l’aide ménagère vient trois fois par
jour au moment des repas, les prépare et surveille la prise de médicaments.
Béa mon amie qui habite derrière chez maman vient faire
du ménage une demie- journée par semaine et vient chaque jour prendre des
nouvelles. Jacqueline, la voisine de maman est aussi très présente et assure la fermeture des volets le soir.
Merci à tout ce monde qui a accepté de m’aider et d’être
un lien permanent en plus de mes visites quotidiennes. Je fais les courses, j’assure
les visites médicales. J’entretiens des conversations interminables avec Maman,
qui me fait découvrir son enfance, un passé que je ne connaissais pas.
Je gère comme je le peux ses colères et sa paranoïa
grandissante. Parfois, elle se barricade, empêchant tout le monde d’entrer.
Parfois elle déplace des objets et dit qu’on lui a volé.
Chaque jour a son lot de surprise. Chaque jour, un problème nouveau apparaît…
On est sur le « qui vive » 24h sur 24. Le téléphone sonne et c’est la
peur au ventre qu’on prend le combiné…Maman dormait seule, avec son téléalarme
à son cou mais aura-t-elle le réflexe d’appuyer ? Mes nuits étaient
cauchemardesques mais heureusement Jean-Luc était là, assurant avec moi la
garde…
Découverte
en 1906 par Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une affection du
cerveau dite « neuro-dégénérative », c’est-à-dire qu’elle entraîne une
disparition progressive des neurones.
On
associe souvent la maladie d'Alzheimer à la perte de mémoire car ce sont
effectivement les neurones localisés dans la région de l'hippocampe, siège de
la mémoire, qui sont les premiers atteints.
Malheureusement,
petit à petit d'autres zones du cerveau sont touchées et mènent à la
disparition progressive des capacités d'orientation dans le temps et dans
l'espace, de reconnaissance des objets et des personnes, d'utilisation du
langage, de raisonnement, de réflexion...
Les
répercussions psychologiques vont être nombreuses et vont concerner à la fois
la personne malade et son entourage. Il s’agit pour chacun de vivre et de
s’adapter à un bouleversement majeur.
L’acceptation
Le retentissement psychologique de la maladie est souvent
violent, que ce soit pour la personne malade elle-même, pour son aidant le plus
proche ou pour sa famille de manière globale.
Voici la triste actualité de ce jour :
« Prison avec sursis pour un octogénaire qui a tué sa femme malade d'Alzheimer
Et ici, sur RTL
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