Notre culture dans une société où la consommation
est reine et où le pouvoir de l’argent domine, marginalise les personnes âgées
ayant de faibles moyens pécuniaires.
La culture de la famille comprenant plusieurs
générations qui vivent ensemble ou à proximité s’est désintégrée au fil des
années pour laisser place à l’individualisation de groupes.
Divorce, famille recomposée, éloignement des
enfants favorisent l’image de groupes générationnels issus de familles
différentes dans lequel l’identité se structure en intra : le couple,
structure fluctuante, évolue et se construit en une entité individualiste
autour d’enfants issus du Papa, d’enfants issus de la maman, d’enfants issus du
couple.
La place réservée aux anciens ne peut par
conséquent qu’être extérieure à ces nouvelles familles composites. La société
change, évolue, laissant à ses anciens une toute petite place qui se doit de ne
pas être dérangeante, de ne pas s’imposer, d’être là à la demande pour les enfants…
La personne âgée se marginalise au fil du temps
lorsque la dépendance s’installe.
Qu’elle reste à son domicile ou qu’elle soit
placée, les effets de cette marginalisation s’imposent, la condamnant à la
solitude. Cette solitude est l’un des maux les plus grave dont la personne âgée
a à souffrir. Elle est source de désespérance…
Comment ne pas comprendre que la personne âgée
soit aigrie ? Il est bien beau de vouloir rallonger la vie, les exploits
de la médecine sont notables en ce sens. Mais lorsque la personne âgée perd
« sa moitié », l’essence même de la vie s’épuise, arrive alors un
phénomène de glissement…La mort n’est plus effrayante, elle devient
salvatrice : « quitter ce monde où je n’ai plus de
place »,« se libérer des maux de ma vie comme le suggérait
Hamlet »…
C’est un terrible constant, le taux de suicide est
important chez les personnes âgées. La souffrance qu’elle soit physique ou
psychique devient intolérable…
2 948 personnes âgées de plus de 65 ans décèdent
par suicide en moyenne chaque année en France, selon les Données 2005-2007 de
l'Inserm. ... La dépression est la première cause de suicide : 70 % des personnes
qui décèdent par suicide souffraient d'une dépression, le plus souvent non
diagnostiquée ou non traitée.
Je milite pour le droit de vieillir dignement, de
ne pas être infantilisé.
Je suis contre l’acharnement thérapeutique.
Je ne veux
pas être placée un jour dans une structure médicalisée, si accueillante et
verdoyante soit-elle.
Je veux que mon libre arbitre soit respecté jusqu’au
bout, que mes consignes soient suivies d’effets.
Je refuse d’avoir à lutter
contre la mort parce que la mort est une partie intrinsèque de notre vie, un
parcours inéluctable dont nul n’échappera.
Je lutte pour avoir le droit de
mourir en paix.
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