« Le troisième âge est un tiers-état » Livre de Christian Combaz, publié aux éditions
du Cerf, mars
2016. Pour acheter ce livre cliquez ici
http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-condition-personnes-agees-est-degradee-mesure-que-societe-substituait-divertissement-consideration-troisieme-age-est-2648389.html
EXTRAITS : À
l’exception des personnes âgées victimes de sénilité ou pire d’Alzheimer,
« les gens que le système abandonne à leur indigence voudraient être
considérés au lieu d’être divertis. Pour leur rendre la considération qui leur
manque, il convient d’abord de la définir. L’insignifiance dans laquelle est
plongée la vieillesse importune est un écho lointain, tardif, du mépris avec
lequel l’être humain est traité par une société devenue un vaste centre commercial ».
« La vieillesse
est devenue importune en ce qu’elle est désormais capable, dans nos sociétés,
de ramener l’homme à la modestie de sa condition et de réveiller en lui le
besoin de la dignité, deux choses qui ne sont
pas incompatibles ».
« Pendant cinquante
ans, les vieux auront été bercés de l’illusion selon laquelle ils pouvaient
s’attendre au respect du corps social, et le fait que nombre d’entre eux aient
pu jouir d’une retraite plus confortable qu’ils ne l’avaient imaginé n’a pas
été étranger à la stabilité de l’opinion ».
« Le fait qu’ils aient pu conserver l’amitié de leurs enfants,
ménager la plupart de leurs certitudes et ne pas craindre la violence
immédiate, a permis de les laisser dériver vers l’insouciance ».
« Ils sont en train d’en sortir. La
violence de voisinage, de proximité les concerne toujours davantage. La
considération dont ils jouissaient autrefois et qui semblait aller de
soi s’amoindrit sans cesse ».
« Le corps
social dans le monde européen développé gardait un respect venu du fond des
âges pour la figure de l’Ancien qui était de bon conseil. On le gardait auprès
de soi parce qu’on n’allait pas refaire sa vie à mille kilomètres tous les dix
ans ».
« Aujourd’hui c’est le contraire.
Les adolescents parlent sans cesse de " foutre le camp ", de lâcher
tout, et d’aller s’installer en Australie même s’ils sont fils uniques. Cela
signifie l’abandon de tout lien de filiation ».
« Les enfants ne
séjournent plus chez leurs parents pour les vacances de Pâques. Ils ont loué à
l’étranger pour des vacances de rêve ».
« Et s’ils n’ont
loué nulle part parce qu’ils sont pauvres, ils ont tellement de mal à vivre
qu’ils convoitent la pension de leur aïeul ».
« Ce dernier non
seulement ne sait plus comment se débrouiller avec si peu mais se sent obligé
de financer les illusions de quadragénaires toujours plus infantiles,
lesquels sont incapables d’élever leurs enfants dans autre chose que le culte
des marques, du sport " de haut niveau " ….
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