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lundi 11 juin 2018

Viol conjugal: l'ultime tabou !


"Mais c’est votre mari, madame !" : le viol conjugal, l'ultime tabou ?
 Par Marie Campidtron Publié sur L’OBS le 27/12/2017  

J’ai repris certains extraits de cet article (pas forcément dans l’ordre d’ailleurs) pour démontrer que si la loi pénale intervient, la complexité de la situation de la femme dans le couple ne fait en réalité pas modifier les fonctionnements de certains hommes qui obtiennent la servilité de leur femme en les faisant vivre sous la terreur

Un devoir conjugal
Sonia Pino, psychologue et cofondatrice de l’association Elle’s imagine’nt, voit régulièrement passer dans son cabinet des femmes ayant subi un viol de la part de leur compagnon. Pour autant, "c'est rarement le motif de consultation", remarque-t-elle. 
Ces femmes ne vont pas l’aborder d’elles-mêmes. Le mot 'viol' est parfois même trop fort. "Quand on les interroge, on va d’abord parler de 'relation contrainte' pour qu’elles se libèrent et prennent conscience de la réalité".Encore une fois, la première difficulté est d’identifier cette violence qui "s’entremêle souvent avec les violences physiques et verbales". Autre constat relevé par la spécialiste lors de ces séances, la notion encore très ancrée de "devoir conjugal" :"Certaines femmes vont penser que, puisqu’elles sont mariées, elles ont le devoir de coucher avec leur mari"·      
 
   Une circonstance aggravante depuis 2006 
Jusqu’alors prévalait l’idée moyenâgeuse d’un consentement qui va de soi entre les époux. 
Etre marié supposait aux yeux de la loi de pouvoir disposer du corps de l’autre, sans tenir compte de son désir, ni de son refus. 
Depuis, bien sûr, les mentalités, tout comme la loi ont évolué. 
En 2006, le viol commis dans le cadre du mariage ou du concubinage est reconnu comme une "circonstance aggravante". 
En clair, la personne risque jusqu'à 20 ans de prison, au lieu de 15, lorsqu'elle a violé son conjoint.
Pour autant, les plaintes ne se bousculent pas.
·        « Vous n’allez pas envoyer le père de vos enfants en prison ! »
Porter l’affaire devant la justice peut en décourager plus d’une. Lors du dépôt de plainte, il faut déjà se confronter au regard de la police, rappelle Emmanuelle Piet, gynécologue et présidente du Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) :
"Ça dépend sur qui vous pouvez tomber. Si l’agent pense que c’est rien, bah voilà c’est fini, vous pouvez rentrer chez vous !"
Dans certains cas, les victimes ont le malheur de se frotter à un discours culpabilisant de la part de certains policiers, ajoute Emmanuelle Piet : 
"Lors de leur audition, elles s'entendent parfois répondre : 'Mais c’est votre mari, madame quand même ! Vous n'allez pas envoyer le père de vos enfants 10 ans en prison!'"
·        Plus de devoir conjugal qui tienne, donc.
Les textes se veulent plus précis dans leur définition du viol. La loi le décrit comme un acte de pénétration sexuelle commise sur une personne par violence, contrainte, menace ou surprise...

La notion de devoir conjugal reste fortement ancrée dans notre société.

Céder face à l’insistance prolongée d’un conjoint relève-t-il toujours du consentement ? « Céder' pourrait constituer au maximum une contrainte morale, mais il faudrait pouvoir prouver qu'il y avait eu un ascendant sur l'autre ou une menace ». Mais 'céder', 'consentir' est-il forcément synonyme de désir ?

Reste aussi que le conjoint à l'origine de cette violence sexuelle n'a pas toujours conscience de commettre un acte répréhensible, souligne la psychologue Sonia Pino, même si cela est rare :

"Je pense que certains hommes n’ont tout simplement pas conscience de cette forme de violence dont ils peuvent faire preuve. Ils pensent qu’ils sont dans leur bon droit".

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