Avant
propos :
Dans le PARISIEN en mars 2015 un
article faisait état du fléau de la maltraitance.
Ce fléau concerne tout le monde. C'est ce que
révèle un sondage choc réalisé par l'association l'Enfant bleu.
14 % en ont souffert. « Plus d'un Français sur
10 déclare ainsi avoir été victime de maltraitances de la part d'un adulte
au cours de son enfance. » Le constat fait d'autant plus froid dans le dos
que la plupart n'ont jamais pu se délivrer de ce terrible secret : ainsi,
parmi ces Français qui disent avoir été « victimes » de
maltraitances, physiques, sexuelles et psychologiques. 60 % n'en ont parlé à
personne.
Pour 88 %, tous les milieux sont concernés. Les Français,
eux-mêmes, appellent à la mobilisation, face à un phénomène qu'ils qualifient
d'« ignoble », d'« inadmissible ». Pour 61 % d'entre eux,
lutter contre la maltraitance des enfants est ainsi une cause « hautement
prioritaire », avant même le combat contre les violences faites aux femmes
et les discriminations. C'est qu'ils sont bien conscients qu'aucun milieu n'est
épargné : 88 % estiment ainsi que la maltraitance touche « tous les
milieux sociaux ».
Les différentes formes de la maltraitance ont été présentées. A la différence de la maltraitance physique ou
l'agression sexuelle, les sévices psychologiques envers les enfants sont plus
difficiles à cerner et à définir. La maltraitance psychologique recouvre
différents concepts. Elle comprend diverses formes d'injustice psychologiques
et affectives infligées aux enfants. Elle coïncide avec diverses attitudes
délibérées des adultes (des parents ou des éducateurs) qui entravent le
développement psychoaffectif, intellectuel et relationnel de l'enfant.
La maltraitance psychologique
La maltraitance psychologique ou
émotionnelle peut se définir comme toute attitude intentionnelle durablement
hostile ou rejetante envers un enfant. En l'absence de lésions ou de séquelles
objectives, cette forme spécifique de maltraitance est plus difficile à
diagnostiquer.
Les troubles présentés par l'enfant ne sont pas
toujours cliniquement significatifs et se retrouvent dans d'autres tableaux
psychopathologiques. L'inhibition psychoaffective, l'anxiété dépressive,
l'idéation suicidaire, les sentiments d'infériorité, les problèmes de
comportements, l'agressivité et les retards pédagogiques inexpliqués sont
autant de troubles interférant avec la structuration de la personnalité,
l'individuation et la socialisation de l'enfant.
On parle de violence psychologique
lorsque le donneur de soins ne fournit pas un environnement approprié et
favorable au développement de l’enfant et que ce dernier fait continuellement
ou habituellement l’objet d’actes de violence, comme se faire injurier
fréquemment (sévices psychologiques ou actes commis) ou souffrir d’un manque
d’affection (négligence psychologique ou acte omis).
On compte officiellement six types de
violence psychologique :
1)
le rejet (critiquer
constamment l’enfant, le rabaisser);
2)
l’isolement (tenir la famille et les amis à
l’écart de l’enfant);
3)
le manque
d’attention (ne pas répondre à l’enfant lorsqu’il demande de l’attention,
ignorer ses réussites, etc.);
4)
la terreur (menacer
l’enfant de l’abandonner ou de lui faire mal);
5)
la corruption (impliquer
l’enfant dans des activités criminelles);
6)
l’exploitation (obliger
l’enfant à s’occuper d’un parent ou d’un autre enfant et s’attendre à ce qu’il
assure le revenu familial)
Pour devenir une personne qui fonctionne
bien au quotidien, il est important de grandir dans un milieu stimulant et
sécuritaire sur les plans affectif et physique.
Lorsqu’on mesure le niveau d’exposition
à la violence psychologique, il est important d’évaluer les modèles
d’interaction à la maison (entre parents, entre parents et enfants, et entre
enfants).
Les sévices psychologiques peuvent
prendre la forme d’événements graves ( tirade dans laquelle on fait preuve de
violence psychologique) ou de problèmes chroniques (manque de reconnaissance
des réussites scolaires de l’enfant, fréquents retards ou absences à l’école,
fêtes d’anniversaire oubliées, etc…).
Les parents qui expriment des émotions
négatives intenses à l’égard de leur enfant (rage, peur, dégoût) risquent de
les troubler davantage, car les émotions
d’« urgence» (panique, rage, etc.)
provoquées par le comportement des parents accaparent toutes ses capacités
cognitives.
Les enfants exposés à de la violence
psychologique peuvent vivre un stress chronique.