STOP A LA LOI DU SILENCE

samedi 26 mai 2018

Anne Roumanoff, c'est tellement vrai !


Pour l’espoir d’un mot d’amour



Combien de Mamans resteront tristement si seules ce jour là ?
Combien de Mamans guetteront un appel téléphonique ?
Combien de Mamans pleureront ce qu’elles ne comprennent pas ?
Ce silence pesant quand d’autres seront euphoriques

Qu’il était bon le temps où ils étaient petits
Que de « je t’aime » et de bisous aussi
Profitez Jeunes maman de cette tendre richesse
Acceptez leurs cadeaux offerts à leur princesse

Oui quand ils sont petits, vous êtes de sang royal
Chaque sourire, chaque rire, chaque débordement s’adressent à vous
Avec eux vous jouez, apprenez, récitez, râliez telle une figure de proue
Vous bornez un chemin défini sur choix d’un idéal

Pour eux il n’est nul sacrifice qui ne soit mérité
Et votre privation quotidienne se fait dans la gaieté
Votre vie tourne autour d’eux et vous êtes choyée
Vos espoirs s’élancent vers eux  dans un brouillard épais.

Le brouillard de la vie doit être ignoré
Ils n’ont pas à savoir votre vie de couple ratée
Jamais, vous ne vous autoriserez à pleurer
Mimez le bonheur, la joie doit exhaler.

Et puis, quand ils sont grands, devenez invisible
Vous êtes là quand eux l’ont décidé
Vous n’entendrez plus le verbe aimer
Il est des mots qui sont devenus répréhensibles….

samedi 19 mai 2018

« Le troisième âge est un tiers-état »



« Le troisième âge est un tiers-état » Livre de Christian Combaz, publié aux éditions du Cerf, mars 2016. Pour acheter ce livre cliquez ici

http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-condition-personnes-agees-est-degradee-mesure-que-societe-substituait-divertissement-consideration-troisieme-age-est-2648389.html

EXTRAITS : À l’exception des personnes âgées victimes de sénilité ou pire d’Alzheimer, « les gens que le système abandonne à leur indigence voudraient être considérés au lieu d’être divertis. Pour leur rendre la considération qui leur manque, il convient d’abord de la définir. L’insignifiance dans laquelle est plongée la vieillesse importune est un écho lointain, tardif, du mépris avec lequel l’être humain est traité par une société devenue un vaste centre commercial ».
 
« La vieillesse est devenue importune en ce qu’elle est désormais capable, dans nos sociétés, de ramener l’homme à la modestie de sa condition et de réveiller en lui le besoin de la dignité, deux choses qui ne sont pas incompatibles ».

« Pendant cinquante ans, les vieux auront été bercés de l’illusion selon laquelle ils pouvaient s’attendre au respect du corps social, et le fait que nombre d’entre eux aient pu jouir d’une retraite plus confortable qu’ils ne l’avaient imaginé n’a pas été étranger à la stabilité de l’opinion ». 

« Le fait qu’ils aient pu conserver l’amitié de leurs enfants, ménager la plupart de leurs certitudes et ne pas craindre la violence immédiate, a permis de les laisser dériver vers l’insouciance ».

 « Ils sont en train d’en sortir. La violence de voisinage, de proximité les concerne toujours davantage. La considération dont ils jouissaient autrefois et qui semblait aller de soi s’amoindrit sans cesse ». 

« Le corps social dans le monde européen développé gardait un respect venu du fond des âges pour la figure de l’Ancien qui était de bon conseil. On le gardait auprès de soi parce qu’on n’allait pas refaire sa vie à mille kilomètres tous les dix ans ».

« Aujourd’hui c’est le contraire. Les adolescents parlent sans cesse de " foutre le camp ", de lâcher tout, et d’aller s’installer en Australie même s’ils sont fils uniques. Cela signifie l’abandon de tout lien de filiation »

« Les enfants ne séjournent plus chez leurs parents pour les vacances de Pâques. Ils ont loué à l’étranger pour des vacances de rêve ». 

« Et s’ils n’ont loué nulle part parce qu’ils sont pauvres, ils ont tellement de mal à vivre qu’ils convoitent la pension de leur aïeul ».

« Ce dernier non seulement ne sait plus comment se débrouiller avec si peu mais se sent obligé de financer les illusions de quadragénaires toujours plus infantiles, lesquels sont incapables d’élever leurs enfants dans autre chose que le culte des marques, du sport " de haut niveau " ….

vendredi 11 mai 2018

La place de nos anciens dans la Société actuelle



Notre culture dans une société où la consommation est reine et où le pouvoir de l’argent domine, marginalise les personnes âgées ayant de faibles moyens pécuniaires.

La culture de la famille comprenant plusieurs générations qui vivent ensemble ou à proximité s’est désintégrée au fil des années pour laisser place à l’individualisation de groupes. 

Divorce, famille recomposée, éloignement des enfants favorisent l’image de groupes générationnels issus de familles différentes dans lequel l’identité se structure en intra : le couple, structure fluctuante, évolue et se construit en une entité individualiste autour d’enfants issus du Papa, d’enfants issus de la maman, d’enfants issus du couple.

La place réservée aux anciens ne peut par conséquent qu’être extérieure à ces nouvelles familles composites. La société change, évolue, laissant à ses anciens une toute petite place qui se doit de ne pas être dérangeante, de ne pas s’imposer, d’être là à la demande pour les enfants…

La personne âgée se marginalise au fil du temps lorsque la dépendance s’installe. 

Qu’elle reste à son domicile ou qu’elle soit placée, les effets de cette marginalisation s’imposent, la condamnant à la solitude. Cette solitude est l’un des maux les plus grave dont la personne âgée a à souffrir. Elle est source de désespérance…

Comment ne pas comprendre que la personne âgée soit aigrie ? Il est bien beau de vouloir rallonger la vie, les exploits de la médecine sont notables en ce sens. Mais lorsque la personne âgée perd « sa moitié », l’essence même de la vie s’épuise, arrive alors un phénomène de glissement…La mort n’est plus effrayante, elle devient salvatrice : « quitter ce monde où je n’ai plus de place »,« se libérer des maux de ma vie comme le suggérait Hamlet »…

C’est un terrible constant, le taux de suicide est important chez les personnes âgées. La souffrance qu’elle soit physique ou psychique devient intolérable…

2 948 personnes âgées de plus de 65 ans décèdent par suicide en moyenne chaque année en France, selon les Données 2005-2007 de l'Inserm. ... La dépression est la première cause de suicide : 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d'une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée.

Je milite pour le droit de vieillir dignement, de ne pas être infantilisé.
Je suis contre l’acharnement thérapeutique. 
Je ne veux pas être placée un jour dans une structure médicalisée, si accueillante et verdoyante soit-elle. 
Je veux que mon libre arbitre soit respecté jusqu’au bout, que mes consignes soient suivies d’effets. 
Je refuse d’avoir à lutter contre la mort parce que la mort est une partie intrinsèque de notre vie, un parcours inéluctable dont nul n’échappera.
Je lutte pour avoir le droit de mourir en paix.

jeudi 10 mai 2018

Pourquoi tant de souffrances


J’ai cherché par mes mots à vous relater la vie des personnes âgées que je rencontre, surtout lorsqu'elles sont seules. 
Mais je ne peux faire mieux que la chanson de Jacques BREL : « Les vieux »

Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un c
œur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends

Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend